Je suis née le premier janvier 1990. Le premier jour de l’année. Ça donnait un petit coté magique à ma naissance, d’après ma mère. Tu parles…
Mon père et m’a mère s’étaient rencontrés deux ans plus tôt et avaient eu un coup de foudre, comme ils aimaient appeler ça. C’est pour ça que les choses se sont emballées entre eux et que je suis arrivée si vite dans leur vie. Mais visiblement ils étaient contents, alors il n’y avait rien à dire, pas vrai ?
J’ai donc grandis avec eux, ma mère était rédactrice dans un grand magazine de mode de Londres, et mon père était à la tête d’une immense entreprise répandue dans le monde. En gros, j’ai eu une enfance facile et aisée. Rien à dire. J’avais tout ce que je voulais, tout ce dont j’avais besoin.

Et puis quand j’ai eu 10 ans, mon père est mort d’une crise cardiaque. Il a alors fallut revoir nos plans d’avenir avec ma mère. Elle a du régner sur l’important royaume de mon père, tout en s’occupant de moi. De mon coté, même si mon père me manquait horriblement, j’ai réussi à ne pas baisser les bras et à être une excellente élève. A qui on ne pouvait rien reprocher. Je ne voulais absolument pas passer pour la pauvre petite malheureuse qui a des difficultés à l’école parce qu’elle a perdu son richissime papa.

Quelques années plus tard, j’avais alors 13 ans, ma mère à trouver un nouvel homme. Il était très gentil avec elle, et avec moi. Surtout avec moi. Surtout quand on était que les deux… Je le détestais, et je ne pouvais rien dire, parce qu’il aimait probablement ma mère, et surtout il la rendait heureuse ; elle qui n’avait pas sourit depuis la mort de mon père. Alors je me taisais et le laissait poser les mains sur moi.
Je ne laissais rien paraitre, je continuais à avoir de bonnes notes, et à être une adolescente enjouée, amicale et sociable. Personne ne pouvait soupçonner mon mal-être.

Mais à l’âge de 17 ans, comme toutes les filles de mon âge, je songeais à avoir un petit copain. Mais je ne supportais pas l’idée de le voir poser ses mains sur moi. C’était trop dur. Seulement, je rencontrais alors un garçon, qui était parfait avec moi ; mais qui sentait bien que quelque chose clochait. Que j’étais parfois bizarre.
J’ai appris à lui faire confiance, j’étais très amoureuse de lui, qui était très protecteur avec moi. Puis un jour a force de supplications, il me demanda pourquoi j’étais comme ça. Ce qui pouvait bien faire de moi cette fille qui ne supportait pas de le voir me prendre dans ses bras, etc… Alors, je lui dis la vérité. Tout. Ce que l’autre me faisait, je retenais mes larmes. Et lui, alors que je pensais qu’il prendrait la fuite, me pris dans ses bras, et me consola. Quelques mois plus tard, il m’accompagnait au commissariat ; où j’avouais tout ce que j’avais vécu, je voulais que ça cesse.

Aujourd’hui, l’homme de ma mère est en prison ; elle, ne me parle plus car elle a encore du mal à accepter toute cette histoire. Mon petit-ami de l’époque a du partir pour ses études à New York, et je n’ai pas eu de nouvelles de lui depuis. Quant à moi, je continue de travailler pour mes études, j’ambitionne de percer dans la photographie.