« Ezra ? » pas de réponse. Étrange. La jeune femme jeta un œil à son portable : bingo, une nouveau message ! Je suis parti en ville, avec des potes, donc pas besoin de me chercher dans toute la baraque ! On se voit demain, je rentrerais certainement pas ce soir : j’ai des projets. xoxo La jeune femme quitta sa chambre après s’être préparé un sac avec quelques vêtements de rechanges, au cas où. A une vitesse folle, Ally descendit la bonne quarantaine de marche afin de rejoindre la cuisine du domicile familiale. Elle se prit une bouteille d’eau et une pomme. Après fut le moment de réflexion : quelle voiture prendre ? L’un des trois 4x4 ou la décapotable neuve ? Finalement, elle choisit le plus récent des trois 4x4, neuf d’à peine une semaine. La jeune femme entreprit de quitter la maison sauf que sa mère fit irruption dans la cuisine. «  Oh chérie, tu es là ! Dit moi, où comptes-tu aller, comme ça ? » ; « Oui, mais pas pour longtemps ! Je vais chez Inès, on a des projets pour ce soir ! La mère prit une bouteille d’eau, à son tour et regarda sa fille. « Oh … Et quels sont vos projets ? Vous n’allez pas faire de bêtises, j’espère ? […] » Léanna soupira : était-elle obligée de poser toutes ces questions ? Était-elle obligée de toujours lui demander ce qu’elle allait faire, où et avec qui ? « Des projets. J’ai pris une des cartes de crédits de papa et le 4x4 d’Ezra. Il faut que j’y aille ! On se voit demain ! » La jeune femme déposa un bref baiser sur la joue de sa mère. Les rapports qu’elle entretenait avec cette dernière étaient très … mauvais. Depuis son plus jeune âge, Ally, ne comprenait pas sa mère, ni son père d’ailleurs. Ils avaient instauré des règles et ça, Ally ne l’acceptait pas. Des conneries, elle en a faite, ça c’est sûr et pour cause, c’est parents étaient toujours derrière son dos, là, à épier les moindres de ses gestes, à attendre le moindre faux pas de sa part … Elle étouffait dans cette famille. Et après, on venait lui reprochait d’en faire qu’à sa tête. Pas étonnant.
Léanna claqua la porte derrière elle et rejoignit la voiture de son frère, qu’il n’utilisait que très rarement. Bip. Bip. Bip. Un nouveau message. C’était Inès. Mon Ally ! On se rejoint chez Stacy, ok ? J’ai un empêchement de dernière minute … Je te raconterais tout ça ! xoxo. Déçue, Léanna rédigea une maigre réponse à sa meilleure amie, celle qui l’a comprenait. Mon Inès ! Pas de problèmes ; il faut qu’on parle, c’est urgent ! Léanna allait exploser. Elle avait tellement de chose à raconter à Inès … Tant pis, elle se verrait à la fête de Stacy.

La musique était irritante, limite rageante. Il était tout juste neuf-heures mais la moitié des invités était bourré et défoncé. Ally n’aimait pas ça. Certes, elle aimait s’amuser, faire la fête - était même la première à y courir - mais ce n’était pas pour ça qu’elle se mettait cartable, à plus pouvoir réfléchir ou même tenir sur ses deux jambes. Non. Ally, elle voulait s’amuser, sans prises de têtes et surtout sans emmerdeurs/euses. La jeune femme se rendit au mini-bar. Elle allait se commander à boire quand une chieuse complètement défoncée vint lui pourrir son début de soirée. «  Eh, blondie écervelée ! Dégages ; les grosses connes habillées en Gucci de la tête au pied, très peu pour nous. » Léanna même pas besoin de se tourner pour savoir si on s’adresser réellement à elle, elle le savait. La jeune femme posa sa pochette sur le mini-bar et regarda son interlocutrice. C’était Isobel, détestée par les trois quarts des étudiants de RCOL. « C’est à moi que tu parles, là ? » L’autre la regarda, sa bouteille de bière dans une main et son joint dans l’autre. « A qui d’autre ? Tu en vois beaucoup, des pétasses dans ton genre ? Maintenant, dégages. » C’était trop. Comment pouvait-elle se laisser faire comme ça ? Léanna ne voulait pas faire de scandale et surtout gâcher la fête de Stacy qui l’a préparé depuis plus de deux mois. « Déjà, tu me parles pas comme ça, je suis pas ta pote. Maintenant, si tu es pas contente, t’as cas dégager, toi. C’est pas ma faute, si tu n’as pas de chance dans ta vie, si tu trouves que te défoncer est mieux que de voir la réalité en face. C’est pas ma faute tout ça. Pour tout te dire, je m’en fou de ta vie alors viens pas m’emmerder en me disant de dégager : si tu n’es pas contente de me voir et bah tu vas faire la fête ailleurs, ma pauvre ! » Peut être, qu’elle y était allée un peu fort ? Certainement. L’autre fille se jeta sur elle, telle une furie. C’était elle qui chercher les embrouilles et elle encore qui cherchait la bagarre : où va le monde ? « Sale … » Heureusement, elle n’eut pas le temps de finir sa phrase : une insulte de plus pour Léanna et Isobel l’aurait regretté. « Les filles arrêtées ! Putain, Isobel ! Tu dégages, maintenant ! » Cette voix protectrice fit son apparition. Sans elle, Ally aurait fini mal en point. La jeune femme n’eut pas le temps de comprendre ce qui était arrivée. Elle avait l’impression d’avoir le visage gonflée, les lèvres prêtes à exploser, … Ce n’était pas tellement ça, mais elle n’était pas loin du compte. Assise sur l’évier de l’immense salle de bain de son amie Stacy, Ally serrait les dents pendant qu'une certaine personne lui passer de la glace sur le visage. « Je te préviens tout de suite, tu vas avoir un choc en te voyant … » La jeune femme ne réfléchi pas et pivota afin de voir son reflet. Horrible. Un hématome bleuâtre avait fait son apparition sous son œil droit … : génial, elle allait devoir se trimbaler avec des lunettes de soleil toute la sainte journée ! « Oh mon dieu, Noah ! J’ai une tête affreuse, je suis réellement affreuse ! …  » Noah. Son meilleur ami, son deuxième grand frère, l’une des personnes les plus merveilleuses du monde ; c’était juste Noah. La jeune femme se blottit dans ses bras, en pleurs. « Mais non, Léa, tu n’es pas affreuse, tu t’ais juste pris un point dans la figure. Pleurs pas, ton maquillage va bousiller mon nouveau tee-shirt et puis, t’inquiètes, tu es toujours aussi belle. » Le sourire lui revint. Avec Noah, il était impossible de laisser ses larmes de crocodiles bien longtemps, il savait toujours comment faire sourire les gens. « Merci d’être là, Noah ! Tu es mon sauveur .. » ; « Je serais toujours là pour toi, Léa. »

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