Les basses de la musique, tournée à fond, rendait la pièce vivante. A chaque battement, le sol tremblait tandis que les danseurs bougeaient en rythme dans la grande pièce. On ne comptait plus les nombreuses bouteilles d’alcool ouvert, ni les couples qui s’embrassaient dans chaque recoin de la maison. C’était ça une soirée au Lycée de New York. Ce n’était que des gosses de 16 ans qui s’amusaient, des gosses de la petite bourgeoisie qui, lorsqu’ils ne devaient pas faire figure, s’amusait à fond. Ce qui changeait avec les autres adolescents ? Surement le prix de la bouteille de champagne et la maison de rêve. Sinon, ce n’était qu’une soirée alcool et sexe. Dans un recoin de la maison, un couple se tenait. Leur langue s’entrelaçait vivement, tandis que les mains du jeune homme glissaient le long du corps de la jeune femme. « Hey Noah ! Enlève ta bouche de ma copine ! » Fit une voix derrière le jeune homme. Ne faisant pas attention autour, le jeune homme sentit une main attrapé son épaule et il se sentit poussé en arrière. Sans réellement comprendre, il vit un coup de poing filer en direction de sa tête, et s’écrasa sur sa joue. Il se fit propulser par terre, tandis qu’il reprenait son souffle. La jeune femme vint s’interposer et criait à son copain : « Michael, arrête, viens on s’en va… » Tandis que Noah se remettais debout, il entendit son agresseur ajouter : « non, je vais lui faire la peau », avant de pousser sa copine à l’écart. Noah fut le plus rapide cette fois-ci, il envoya un coup de poing directement dans la gueule de Michael. Répliquant, ce dernier fonça sur Noah, et ils tombèrent tous les deux par terre. Ils se donnaient chacun des coups, bien que Michael prenne l’avantage. Soudain, une troisième personne fonça sur les deux combattants et attrapa directement Michael par la taille, et l’écarta de Noah. Il tentait de se relever, mais les coups qu’il avait eus dans le ventre lui faisaient atrocement mal. Regardant autour de lui, il vit Michael allongé par terre, le nez en sang et à moitié sonné. « On ne touche pas à mon frère, Michael… » Fit cette troisième personne avant de s’approcher de Noah. « Aller viens, on s’en va… » Lâcha-t-il en aidant son frère à se relever. Noah regarda une dernière fois Michael et suivi son grand frère sans rien dire. Une fois dehors, il le prit par les épaules et éclata de rire : « Je n’ai même pas eu le temps de te voir que tu l’avais déjà mis KO, Thomas ! » Ce dernier éclata lui aussi de rire, regarda son frère. « Quand on se frotte à l’un des Johnson, on se met à dos les deux… » « Exactement ! » Contournant la maison, Thomas regarda son frère et souleva son manteau : « Et en plus, j’ai récupérer une bouteille de vin » Noah sourit et sauta en criant. « On va se les déguster sur le pont ? » « Tu m’enlèves les mots de la bouche » Les deux jeunes hommes éclatèrent de rire. C’était leur endroit favori à New York. Sur le point qui mène à Manhattan, une pure merveille lorsque le soleil se levait. Ils avaient l’habitude d’y trainer pour se détendre ou passer du temps ensemble. Après tout, il n’avait que deux ans de différents, et c’était surement ça qui faisait le lien fusionnel entre les deux frères. Ils s’entraidaient, se protégeait mutuellement, bref un pur lien fraternel. Arrivant devant la voiture, une mustang II noir, retapée sport, Noah se stoppa. Qu’est ce qu’il aimait cette voiture ! C’était la voiture de son frère, mais à chaque fois qu’il a voyait, il en avait le souffle coupé. Ces lignes, cette carrosserie, bref un chef d’œuvre. Voyant que son frère s’extasiait devant la voiture, Thomas ajouta, en lui lançant les clefs : « Aller, tu l’as mérité. Conduis ce soir » « Sérieusement ? » « Oui, avant que je ne change d’avis. » « Oh, trop stylé ! » Faisant le tour, il ouvrit la portière et s’installa au volant. Il caressa doucement le volant en cuir, et le tableau de bord. « Fantasme pas trop dessus, frérot » fit Thomas en entrant à son tour dans la voiture. « Tu rigoles, une mustang II quoi ! » « Je sais… » Dit le grand frère en souriant. « Allez maintenant, démarre là. » En tournant la clef de contact, Noah s’extasia encore plus lorsque le moteur ronronna. C’était pur, c’était extra ! C’était orgasmique ! Quelques secondes plus tard, il fit crisper les pneus et partit à vif allure. Il ne pouvait s’empêcher de sourire, c’était la première fois que Thomas l’autorisait à conduire son bébé, et il en était très fier. Débouchonnant la bouteille, Thomas en bu une gorgée, et tandis la bouteille à son frère. Prenant une gorgée, Noah la remis à son frère. Lorsque son grand frère appuyant sur un bouton, le toit se mit à s’ouvrir, et à se ranger dans le coffre. Oui, une mustang décapotable, le pied ! Sautant sur son siège comme un enfant, Noah ne pu s’empêcher de crier pour exprimer sa joie ! Le suivant, Thomas se mit aussi à crier, et ils éclatèrent de rire. Seulement, dans leur joie et dans leur extase, ils n’avaient pu apercevoir la voiture qui arrivait à vif allure. Passant le feu vert, Thomas fut ébloui par les phares de la voiture qui arrivait perpendiculairement. « NOAH ! ATTENTION ! » Fit-il avant de regarder son frère, comme pour la dernière fois. Le choc fut violent. Avec la vitesse, leur voiture fit un dérapage, tandis que Noah tentait de contrôler la voiture, mais elle bascula sur le côté et vint faire deux trois tonneaux avant d’arrêter sa course en plein milieu du carrefour. Les oreilles du jeune homme bourdonnaient à cause du choc. Il sentit quelques choses de liquide se répandre sur le côté de sa tête, et sa vision commençait à se troubler. Et pourtant, lorsqu’il reprit un peu plus conscience de ce qu’il venait de se passer, il regarda à sa droite et cria :« THOMAAAAAS ! » Il tenta de se détacher mais sa ceinture était coincée. Tendant le bras vers son frère, il continua à crier : « THOMAS. JE T’EN PRIS REPOND MOI ! THOMAAAAAAAS ! » Lorsqu’il arriva à toucher le crâne de son frère, il constata que du sang coulait à flot. Des larmes aux yeux, il ne fit pas attention au secours qui commençait déjà à arriver. « On va te sortir de là, petit… » « NON ! SAUVER MON FRERE ! SAUVER LE ! PAR PITIER ! »criait-il tout en tentant de réveiller son frère. Lorsque les pompiers le sortir de la voiture, il se débattit violemment en essayant de rejoindre son frère : « SAUVER MON FRERE ! THOMAAAAAS ! » Lorsqu’il reçu une piqure dans le cou sans doute pour le calmer, il regarda une dernière fois la voiture et perdit connaissance.

« Noah, tu es en retard ! » fit l’homme en sortant de son bureau. Tournant la tête, Noah enleva sa veste en cuir la posa dans son casier et regarda son patron : « Excuse moi, le prof n’a pas voulu nous lâcher plus tôt » « Oui…oui…toujours des excuses » fit le patron en rentrant désespéré. « Je partirai plus tard promis ! » « Parfait ! Tiens, ton nouveau client » fit le patron en désignant la mini sport qui entrait dans le garage. Ce garage était spécialement pour les voitures d’occasion et rares en générale, mais il se pouvait que certains clients riches demandent leurs chaleureux services. « D’accord pas de soucis » répondit Noah en se dirigeant vers la voiture qui se garait à l’entrée. Cela faisait maintenant un peu plus de deux ans que Noah avait débarqué à Londres. A vrai dire, depuis la mort de Thomas. Lui comme ses parents n’avaient pas supporté de rester dans la même ville de sa mort, dans la même villa remplie de souvenirs et de ses affaires. C’était tout bonnement impossible. Après une semaine de convalescence, Noah était revenue à la maison, et il n’arrivait plus à vivre. Les nombreux cauchemars de son frère le hantaient, voir ses affaires lui donnait le tournis. Il aurait du périr lui aussi dans l’accident. Après tout, c’était sa faute. C’était lui qui conduisait. Ses parents non plus ne l’avaient pas supporté. Ils voyaient dans leurs yeux qu’ils ne lui pardonneraient probablement jamais, mais il n’avait jamais osé demander clairement pardon à ses parents. Ca avait été le début d’une longue et douloureuse période. Noah était dépressif, ses parents s’engueulaient, son père trompait sa mère. Une bonne excuse pour repartir à zéro à Londres. C’est ainsi qu’ils atterrir ici, Noah avait eu du mal à intégrer son lycée, mais il ne restait que quelques mois avant l’entrée en université. Il avait eu du mal aussi à reprendre du poil de la bête, mais il s’était fait une promesse : « Profiter de la vie, c’est ce qu’aurai voulu Thomas » Et depuis qu’il s’est rendu compte que la vie est chère, il en profite tous les jours. Don Juan, Immature, c’est le premier à aller faire la fête, à croquer la vie à pleine dent, comme on peut le dire. C’était un des gars considérer comme populaires, peu sportif mais avec le physique d’un athlète, Rebel et qui faisait tomber les filles comme les mouches.
La portière s’ouvrit et une jeune femme assez bien foutu sortie. Elle releva ses lunettes de soleil et les posa sur sa tête. Refermant sa portière, elle regarda Noah approcher. « Salut Noah… » « Kaithleen …» Regardant la voiture, il tapa gentiment sur le toit et la regarda à nouveau : « Que puis-je faire pour toi ? » Elle le fixa dans les yeux et lui sourit. « Et bien, il faudrait faire une révision. » « Parfait, je m’en occupe. Elle sera prête dans deux heures. » Fit-il en allant chercher des papiers. Il revint en lui tendant, et elle commença à les remplir, écrivant sur le toit de sa voiture. « Hum…j’ai aussi une autre affaire à te proposer » Noah, qui était déjà en train de préparer ses outils, s’arrêta et dévisagea la jeune femme. « Pardon ? » « Je sais que c’est un peu étrange ce que je vais te demander, mais j’ai besoin de tes services de Don Juan… » « C'est-à-dire ? » « Et bien…il faut que tu séduise Sara » « Celle que tu détestes ? » « C’est exact… » « Et pourquoi ça ? » fit Noah en reprenant les papiers que la jeune femme lui tendait. Il les déposa sur le bureau de son patron et revint quelques instants plus tard. Kaithleen le regarda et lui sourit « Parce que je veux qu’elle souffre » « Donc, tu veux que je la séduise pour lui briser le cœur ? » « C’est ça » « Et qu’aurais-je en échange ? Pourquoi moi ? ». Noah pris les clés de la voiture, la démarra et la plaça sur l’élévateur. « Pourquoi toi ? Parce que tu es l’archétype du gars qu’elle déteste. Le genre macho, Rebel et don juan. Tu vas avoir du mal à la séduire, mais après tu pourras mieux lui briser le cœur » Elle marqua une pause, et s’approcha de lui, elle lui caressa doucement les cheveux et lui sourit « Je savais que tu demanderai un échange. La mini sport sera à toi. » « J’ai déjà une voiture, non merci » lâcha Noah, peu intéresser du coup. « Parfait, alors que dirais tu de la pièce qu’il te manque pour finir ta mustang, c’est ça ? » A cette idée, Noah se stoppa. La mustang de son frère. Après l’accident, elle en avait pris un sacré coup, mais c’était tout ce qui lui restait de son frère. Il l’avait récupérer quelques jours à la casse, avait payé pour la récupérer, et finalement avait tenter de la retaper. Il avait toujours été fasciné par les voitures de collection, notamment celle-ci. Mais…une pièce lui manquait pour qu’il puisse entièrement la finir. Une petite pièce, qui était assez chère, et il avait préféré lui-même payé de sa propre poche chaque pièce, et non par ses parents. Une façon pour lui de se pardonner. « Comment ? » « Mon père est propriétaire d’une concession rare. Je peux facilement me la fournir » « D’accord… » Il s’était fait piégé, il le savait. Mais il la lui fallait, peu importe le prix. Qu’importe le moyen d’y parvenir, qu’importe la douleur qu’il allait faire naitre, c’était pour son frère. Et rien d’autre n’était plus important.

***

Ca avait surpris tout le monde. Que le grand Noah, Don juan et premier volatile s’intéresse à une fille comme Sara, trop mature, belle certes, mais peu marrante et peu extravertie. Au début du moins, après, ils s’étaient habitués. Noah avait tout tenter pour l’impressionner, tentant de piocher au mieux, les informations que Kaithleen lui donnait, mais rien à faire. Sara résistait. Pour mieux l’approcher il avait été demandé qu’elle soit sa tutrice pour des coups particuliers. Elle semblait être désespérée, mais elle l’avait finalement acceptée. Depuis ce jour-là, il avait tenter des petites approches, mais ca ne la fit pas craquer, il tenta de la raccompagnée plusieurs fois, en vain. Elle avait été ardue, mais finalement, elle l’avait appelé en catastrophe, en disant que sa voiture été en panne. La jeune femme était à 10 km de Londres, et attendait sur le bas de la route. Il était venue la chercher, sans broncher. Il l’avait raccompagnée gentleman, jusqu’au bas de sa porte, et finalement, elle l’avait remercier en l’embrassant timidement. Ce n’était qu’un début, mais c’était déjà ça. Bizarrement, il avait frissonner sous son baiser, mais il avait aussitôt repris sur lui. Ca avait le début de tout. D’une longue série de rendez vous, de bisous parfois passionnés auquel Noah ne s’y attendait pas. Finalement, ils sortirent officiellement ensemble.
« Je t’aime, Noah… » lui souffla-t-elle dans l’oreille, tandis qu’il lui déposa des bisous dans le cou. Il souriait bêtement, mais ne répondit rien. Il avait du mal à le dire, ça il le savait. Et elle l’avait sans doute remarquer, puisqu’elle ne broncha pas lorsqu’elle n’entendit aucune réponse. La réponse de Noah avait été un baiser passionné. Il ne savait plus où il était avec Sara. Elle était différente. De toutes les autres filles. Elle était incroyable, incompréhensible et surprenante. Et ca le laissait encore plus perplexe. Au départ, il tentait de ne pas s’y attachait, il savait que tout ça n’était basé que sur un pari. S’il arrivait à la faire succomber et à la faire souffrir, il récupérait la pièce de la mustang de son frère que Kaitleen lui avait promis. A la fin, c’était son frère ou Sara. Au départ, le choix était tout fait mais…Sara le surprenait de plus en plus, l’emportait, faisait battre son cœur d’une certaine manière assez inattendu. « Il faut que j’y aille… » murmura-t-il. « Non, reste encore un peu… » lâcha la jeune femme en glissant ses bras sous son t-shirt. Il l’embrassa mais ajouta ensuite : « Je vais être en retard en cours… » « Hummm… » « On se voit ce soir, de toute façon ? » « Oui. A 20h » « Parfait » Lança-t-il avant de lui déposé un dernier baiser et de sortir de sa chambre. Une fois sortie de l’appartement de Sara, il marcha dans la rue et composa un numéro. « Kaithleen…je peux plus le faire. » « Quoi ? N’oublie pas ta pièce, Noah ! » « Je sais… » « Tu t’es foutu de dans ? » « Quoi ? » « Tu es tombé amoureux ? » « Non…non, bien sur que non… » menti-t-il. Passant sa main dans ses cheveux, il semblait gêné. Il ne voulait pas se l’avouer, c’était certain, mais tout indiquait le contraire. « C’est pas ça… J’en ai assez de ce jeu… » « Ecoute, Noah. On avait un marché. Sara contre ta Mustang. C’est toi qui a choisis ! Fait ce que j’ai demandé et tu sera content eu final… » « Ouai…salut… » Il raccrocha sans attendre sa réponse. Il était perdu, confus. Qu’est ce qu’il voulait au final ? Réparer et finir la voiture de son frère ? Le défis qui le tenait en vie depuis longtemps, qui le rapprochait un peu plus de son frère ou au contraire rester aux côtés de la fille qui faisait battre son pauvre cœur depuis peu, celle qui le hantait toutes les nuits. C’était un dilemme, qui allait bientôt faire face.